jeudi 3 juillet 2008

La diplomatie mauricienne remise en cause sur le Zimbabwe

Si le sommet de l'Union africaine sera dominé par la nouvelle de la réélection de Robert Mugabe au Zimbabwe, Maurice de son côté, n'a pas pris de position tranchée sur la question.
Si la SADC, l’Union africaine (UA) et le médiateur mandaté par l’instance continentale, le Sud-Africain Thabo Mbeki, se sont faits silencieux depuis la tenue des élections zimbabwéennes, les gouvernements occidentaux n’ont pas attendu pour dénoncer ce qui se passait au Zimbabwe.
Maurice aurait pu leur emboîter le pas. En effet, le Zimbabwe est un pays de la région avec lequel l’île entretient des relations étroites, le pays ayant notamment parrainé l’adhésion de Maurice à la SADC au milieu des années 1990.
Au fil des années, Maurice a su se faire apprécier sur la scène africaine par sa volonté et sa quête du consensus. Pour autant, le pays reste silencieux sur ce dossier, avançant que le risque d’une prise de position aurait été d’amener la confusion dans le message de la SADC.
Mais les voix politiques locales s'élèvent pour dénoncer cet excès de prudence, d'autant que le pays est cité en exemple pour sa démocratie et que son appartenance à des regroupements comme l'Union africaine, la SADC ou encore le Comesa, légitiment certaines prises de position. Mais les critiques vont plus loin, affirmant que Maurice ne se sent africaine, que lorsqu’il s’agit d’intégrer des organismes régionaux et plaider une cause économique d’une seule voix auprès des bailleurs de fonds, mais que les dirigeants demeurent bien timides lorsqu’il s’agit de prendre position pour la justice, les droits de l’homme et la démocratie.

L'Express - Maurice, 1er juillet 2008

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